L'été, quand l'étudiante redevient femme...
Ce week-end a été riche en émotions ! Pour ceux qui me suivent sur Twitter, vous savez peut-être que tout à démarré par un pylone téléphonique qui m'a privé de téléphone et donc d'internet pendant tout le week-end et lundi. C'est un des (rares) inconvénients de la vie à la campagne... les câbles ne sont pas enterrés ! Je vous passerai donc tous les détails de cette aventure qui ne concerne pas véritablement la vie universitaire, même si la question de l'accès à la documentation scientifique ou encore plus récemment dans l'actualité la question de l'enseignement à distance sont des éléments majeurs de la vie de l'enseignant-chercheur. D'autant que cet épisode ne ferait pas de publicité particulière à l'opérateur historique... bien au contraire, surtout pour leur service client. Pour l'intervention, ils ont été très bien...
Je vous raconte un peu ma vie, mais ce week-end sans téléphone fixe a eu une répercussion tout à fait inattendue dont je peux parler ici, car il me semble que c'est le coeur du sujet, surtout quand je vois les statistiques de visite de ce blog. En fait (nouvelle digression... désolé mais je vais bientot tout vous raconter), dans les statistiques du blog, j'ai entre autres, les mots clés les plus utilisés sur les moteurs de recherche (principalement google) pour accéder à ce blog. Bien entendu, j'y trouve "prof de fac", "blog prof", "université"... mais curieusement, la plus grosse entrée sur mon blog en provenance des moteurs de recherche se fait via la requête "jolies filles". Ce qui explique du coup que les billets dans lesquels il est question de "jolies filles" et de séduction étudiante/prof ont toujours une très bonne audience. Du coup, si vous êtes arrivés sur ce blog par la fameuse requête "jolies filles" ou "jolie fille", voici les billets qui satisfairont votre recherche :
- "Les jolies filles ont la belle vie" (ou comment les jolies filles réussisent mieux à la fac)
- "Great Teacher Onizuka" (comment une étudiante m'a fait une proposition indécente pour remonter sa note)
- "Le courrier électronique ça déshinibe" (comment les étudiantes draguent plus facilement M le Prof par e-mail
- "Des nerfs d'acier" (comment parfois, c'est très dur de résister même pour un homme aux nerfs d'acier tel que moi !)
- "C'est plus dur pour les garçons" (comment les garçons peuvent se faire déconcentrer par un string au dessus du pantalon pendant un examen).
Je disais donc, avant de faire de la publicité dissimulée pour le blog que ma coupure téléphonique avait eu une conséquence inattendue. Du fait que je n'avais pas de ligne fixe, j'ai laissé mon téléphone portable branché tout le week end, ce qui est assez rare car je ne suis pas un accro du téléphone. Du fait que mon téléphone est rarement branché et souvent sur répondeur, je le donne en général facilement à mes étudiants. Je n'ai jamais eu de probleme d'abus, vu que comme je le disais, il est sur répondeur la plupart du temps. Ceci dit ca permet aux étudiants qui n'ont pas internet à leur domicile (il y a en a beaucoup) de me joindre facilement s'ils veulent un rendez-vous ou autre.
J'imagine qu'à cet endroit du billet vous vous figurez bien ce qui est arrivé. Samedi soir donc, j'avais quelques amis pour manger tranquille autour d'un barbecue piscine et j'avais donc ce telephone branché vu que c'était le seul moyen de me joindre. Vers 23h le téléphone sonne, je décroche, car quelqu'un aurait pu ne pas trouver ma maison. Et là... surprise !
"Allo M le Prof ?"
Là je comprends de suite que ce n'est pas un de mes amis qui m'appelle par mon nom de famille...
"Lui-même à qui ai-je l'honneur ?"
Eh oui j'ai fait l'armée !
"C'est Anne-Laure j'étais votre étudiante en L3 cette année !"
Je me souvenais parfaitement d'elle, une petite brune avec un tatouage qui dépassait de sous ses t-shirts et je me suis toujours demandé ce que ca pouvait bien représenter et sur quelle surface il pouvait bien s'étendre !
"Oui ! Bonsoir, comment allez-vous ?"
Grave erreur stratégique, je lui donne la main pour diriger la conversation ! J'avoue que j'étais pris au dépourvu et que le punch de ma femme avait un peu fait son effet...
- Bien merci et vous ?" (ouf ! elle me rend la main)
- Très bien merci. Que me vaut le plaisir de votre appel ? (de mieux en mieux... c'est à croire que j'étais curieux de la suite...)
- Ben en fait, j'ai été pris dans le M1 que je voulais dans l'université que je voulais. Je suis très contente et je voulais vous remercier pour les conseils que vous m'avez donnés pendant l'année pour monter mon dossier.
- Félicitations ! Tout va bien alors. C'est gentil de m'avoir appelé pour me le dire !
- Oui et en fait, vous aviez dit une fois en cours que vous habitiez à coté de tel village.
- Oui tout à fait et ?
- Ben il se trouve que je n'habite pas très loin de chez vous en fait. Et comme je pensais à vous, je me suis dit que comme maintenant je quittais la fac et que vous n'étiez plus mon enseignant, on pourrait sortir en boite ce soir tous les deux !"
Teacher banzaï !
Bien. Cher lecteur, là il faut bien comprendre quà ce moment là je suis à table, avec ma femme face à moi, et mes amis autour qui bizarrement ne font pas attention à la conversation et c'est tant mieux ! La musique, les discussions couvrent un peu cet appel. Mais quand même ! Je pense que je change de couleur à mesure que le temps passe. Je me lève donc pour aller dans un endroit plus calme car ce que je vais dire pourrait trahir le sujet de la conversation et je n'ai pas envie d'inquiéter mon entourage, et surtout ma femme, pour ce type d'interaction.
"Anne-Laure c'est très gentil de me proposer cela mais hélas je suis très occupé ce soir, je reçois des amis et je dois décliner votre invitation. De plus, je ne pense vraiment pas que ce soit une très bonne idée. Je suis certain que vous avez plein d'amis qui seront ravis de vous accompagner !
- Bien entendu, mais c'est avec vous que je voulais passer la soirée !
- J'ai bien entendu, mais je ne peux vraiment pas.
- Ben tant pis ! J'espere qu'il y aura d'autres occasions. Vous avez mon numéro de portable à présent, vous pouvez m'appeler quand vous le voulez, je ne pars qu'en septembre !
- Au revoir Anne-Laure et encore félicitations pour votre réussite.
- Bonne soirée et à très bientot j'espere"
La fin de l'année soulève effectivement la rupture d'une certaine relation pour les étudiantes respectueuses des institutions. L'étudiante redevient une femme pour qui l'enseignant redevient un homme. A partir de là tout est possible. Tous les ans se créé ce changement de relation et heureusement que toutes les étudiantes ne se ruent pas sur les enseignants ! La plupart du temps il ne se passe rien, et ce cas est vraiment un cas isolé, en tout cas en ce qui me concerne ! Je pense qu'alors que pendant l'année, il peut y avoir une certaine ambiguité chez certaines étudiantes sur la relation d'étudiant à enseignant, le fait qu'à la fin de l'année, lorsque l'enseignant redevient un homme comme les autres, il perd justement tout son intérêt, tout son mystère. Il est Monsieur X qui mange avec ses amis, prend des vacances, dort, fait la sieste, se douche, va aux toilettes, etc, redevient totalement humain. Pour beaucoup d'étudiants et étudiantes, le "prof" est une machine à faire cours, qui n'a pas d'autre existence que celle qu'il a dans les murs de l'université. Et quand il devient une "proie" éventuelle dans une opération de séduction, il reste tout de même mystérieux, et je pense que dans ce fantasme, l'étudiante n'a pas vraiment envie de connaitre la face cachée de l'enseignant, tout ce qu'il est quand il n'est pas enseignant. C'est comme le fantasme de l'uniforme du facteur, ou du pompier... C'est la fonction qui attire, pas la personne qui la remplit. C'est pour cette raison je le pense qu'un enseignant se fait davantage "draguer" pendant l'année dans le cadre de ses cours, qu'en dehors de l'université ou pendant les vacances. Car en dehors de la fac et pendant les vacances, il n'est plus "prof" justement. Il redevient monsieur X ou Y.